LA PREMIERE MAIRIE (1887)

En 1884 est prise la décision de construire une mairie sur l’emplacement où se situait auparavant le château de Molimont. (actuellement emplacement de l’église Sainte-Anastasie). Jusque-là le conseil municipal siégeait dans une  maison particulière louée par la ville, les différents services communaux étant dispersés dans la commune.

Lors de la réunion du 10 mars 1885 est entérinée une demande d’emprunt de 72 000 francs pour la construction d’une mairie, d’un bureau de poste et l’achat du terrain.

Le 30 avril 1886 une modification aux plans intervient : les trois salons du 1^er étage seront disposés de façon à pouvoir les réunir en une seule grande salle. De plus, l’escalier donnant accès à ce premier étage sera à double révolution afin qu’à la sortie d’une fête la foule puisse se diviser sans encombrement et sans poussée. Cet escalier concourra aussi à l’aspect décoratif du hall d’entrée.

Le 18 mai 1886, pose de la première pierre. La cérémonie est présidée par Henri Roussel, Maire, assisté de son conseil.

Le 18 juin 1886, le conseil doit délibérer sur le fait que l’emprunt autorisé doit voir son recouvrement cesser avec l’année 1915, donc le remboursement ne pourra se faire en 30 années mais en 29 ans et demi, d’où une réduction de la demande d’emprunt de 3 000 francs. Le montant annuel des échéances est fixé à 3 173 francs et 13 centimes payables au 31  décembre de chaque année.

Le 27 juillet 1886 est décidée la construction d’un campanile (petit clocher sur le sommet d’un bâtiment) et le montant de l’opération, soit 4 061 francs, sera réglé sur les fonds provenant des rabais obtenus lors de l’adjudication.

Le 15 février 1887, le conseil fixe l’inauguration de la mairie au 31 juillet suivant, les travaux devant être terminés fin juin. Pour fêter cet événement sera organisé un festival de musique militaire.

Le 1^er mars 1888, le conseil autorise le maire à traiter avec la maison Mildé Fils à Paris le marché pour la fourniture et la pose d’un paratonnerre.

Le kiosque qui trône fièrement sur le terrain de façade a été trouvé pour une valeur de 1 000 francs par Léon Vanderschelden, président de la musique municipale. La délibération du conseil exige que :   1. la part de la commune ne dépasse pas  400 francs,                                                   

2. en cas de dissolution de la société de musique, le kiosque deviendrait propriété exclusive de la ville

3. l’entretien du kiosque sera à la charge de la Musique municipale.

Lors de la Première Guerre mondiale, la ligne de front étant proche du Bourg, la mairie est détruite par les bombardements.

L’HOTEL DE VILLE ACTUEL

Pour la reconstruction de l’après guerre 1914-1918, un plan d’aménagement a été proposé par l’architecte lillois Albert Baert. Voici l’extrait concernant la mairie : « La mairie d’avant guerre en ruine étant située à l’extrémité nord du vieil Houplines, situation défectueuse au possible pour la grande partie de la population, la nouvelle mairie serait construite au centre de la ville. La grand-place et le parc public prévus derrière la Maison Commune formeront avec celle-ci traits d’union entre les deux parties d’Houplines. » 

A partir de 1923, la commune achète les terrains sur lesquels vont s’édifier la mairie actuelle et les rues y menant.

Le 20 août 1924, le conseil municipal prend la délibération pour la reconstruction de la mairie, en approuvant le projet proposé par Albert Baert, architecte à Lille, projet qui tient compte de l’indemnité pour dommages de guerre fixée à 1 100 000 francs pour ce bâtiment.

« Le nouveau bâtiment projeté sera implanté en retrait de la route principale (rue Victor Hugo), entouré d’un jardin clôturé par une grille, l’ensemble formant place, elle même précédée d’un mail.(1) 

Le rez-de-chaussée est occupé par les services administratifs, octroi, commissariat de police, poste. L’accès s’en fait par une entrée principale et toutes les pièces ouvrent sur le vestibule central. Au fond, derrière l’escalier d’honneur, est prévue un salle de bibliothèque populaire. La poste et le commissariat de police ont, en outre, chacun une entrée particulière, accessible au public. L’étage comprend les salles de réception (conseil, fêtes, mariages), cabinet du maire salle de commissions, adjoints et secrétaire général. Il compte également le logement de la directrice des Postes. »

En réalité le commissariat et le poste ne se sont jamais installés à la mairie. Un logement de concierge a été créé dans les pièces prévues pour les services postaux qui restèrent implantés rue de la Liberté.                     

La construction de la mairie prend malheureusement du retard. En effet, l’entrepreneur Armentiérois Florimond Dufour, adjudicataire du premier lot (2) des travaux de reconstruction, demande en août 1926 la résiliation de son marché et cesse ses travaux. Il accepte finalement en décembre 1927 un accord à l’amiable pour reprendre les travaux aux prix et conditions du marché primitif.

(1)

(2) terrassement, maçonnerie, béton, pierres,  pavage et canalisations.

INAUGURATION

Les bureaux s’installent dans le nouvel Hôtel de Ville les 26 et 27 décembre 1929. L’inauguration est prévue pour les 15  et 16 août 1930, mais à la mi-juillet une grève éclate dans le textile et les crédits que le conseil municipal a alloués pour les fêtes sont utilisés pour venir en aide aux grévistes. Une nouvelle date est ensuite fixée : les 5 et 6 avril 1931 (dimanche et lundi de Pâques). Une grande animation fut organisée dans la ville : défilé, auditions musicales, fête de gymnastique, tir pour les sapeurs-pompiers et anciens militaires dans les estaminets.

                                                                                                                                                                                   Edition 21/03/2016